La vaccination semble avoir apporté un certain soulagement au début de la pandémie.
Avec la publication de nouvelles informations sur l’impact du COVID long sur la santé physique et mentale des personnes qui en souffrent, ainsi que sur le nombre de personnes atteintes de ses différentes formes, l’intérêt pour déterminer dans quelle mesure le virus peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie s’est accru. Des recherches ont montré que le COVID long peut entraîner une baisse du taux de cortisol, ce qui peut provoquer une instabilité émotionnelle, des problèmes cognitifs et une capacité réduite à gérer les défis quotidiens. Il peut également contribuer à la dépression et à l’anxiété, provoquer une fatigue chronique et altérer l’immunité, ce qui peut, à son tour, entraîner une inflammation et des problèmes auto-immuns.
Dans ce contexte, une nouvelle étude britannique publiée dans la revue JAMA Psychiatry a cherché à s’appuyer sur des ensembles de données antérieurs et à déterminer l’ampleur de l’impact du COVID sur la santé mentale, en particulier. S’appuyant sur les dossiers médicaux électroniques de plus de 18 millions de personnes à travers le Royaume-Uni, offrant un ensemble de données substantiel pour l’analyse, la recherche s’est concentrée sur l’impact psychologique de la vaccination contre le virus. Les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux résultats pour les problèmes de santé mentale courants, notamment la dépression, l’anxiété, la toxicomanie, les troubles de l’alimentation, ainsi que pour les maladies graves telles que le trouble bipolaire, la schizophrénie et la dépression psychotique.
L’une des principales conclusions de l’étude est que les personnes qui ont contracté la COVID-19, en particulier celles qui n’étaient pas vaccinées, présentaient un risque accru de développer des problèmes de santé mentale dans les mois suivant leur diagnostic initial, et cet effet était particulièrement grave au cours de la première année de la pandémie, lorsque l’incertitude et la peur entourant le virus étaient à leur apogée. On a également constaté que les problèmes de santé mentale persistaient pendant plusieurs mois après l’infection, en particulier chez les personnes qui ont connu les cas les plus graves de COVID-19, y compris ceux qui ont conduit à une hospitalisation.
Il est intéressant de noter que l’étude a également révélé que les personnes vaccinées qui avaient contracté la COVID-19 malgré leurs efforts pour s’en protéger présentaient une incidence plus faible de problèmes de santé mentale post-infection par rapport aux personnes non vaccinées. Cela suggère que la vaccination peut offrir un certain niveau de protection contre le fardeau psychologique du virus (en plus de la protection physique qu’elle peut offrir). L’équipe a écrit que cela pourrait être dû, en partie, à la capacité du vaccin à réduire la gravité des symptômes et au réconfort mental et émotionnel que procure la vaccination.
L’étude a également souligné que les effets de la COVID-19 sur la santé mentale n’étaient pas les mêmes dans toutes les populations. Les hommes, les personnes âgées et les personnes ayant des antécédents de problèmes de santé mentale étaient les plus à risque de développer ces troubles après l’infection.
Malgré leurs conclusions, les chercheurs ont souligné que la relation entre la présence du virus et le développement de problèmes de santé mentale est plus complexe que les paramètres de leur analyse. Si les effets physiologiques du virus, comme l’inflammation et les changements microvasculaires, peuvent contribuer aux troubles psychologiques, des facteurs psychosociaux sont également susceptibles d’être en jeu dans la plupart des cas. La peur de contracter le virus, le stress associé à un isolement prolongé et à la solitude qui en découle, ainsi que le sentiment d’incertitude entourant le traitement et le pronostic ont probablement contribué à l’augmentation des problèmes de santé mentale pendant la pandémie.
Les auteurs de l’étude ont également souligné l’importance de lutter contre l’hésitation à se faire vacciner, en particulier chez les personnes souffrant de troubles mentaux. Ils ont conclu dans leur analyse que les personnes ayant des antécédents de troubles mentaux étaient moins susceptibles de se faire vacciner, ce qui les rend potentiellement plus vulnérables aux effets négatifs de la COVID-19 sur la santé mentale. Encourager la vaccination dans ces populations en particulier pourrait être une étape essentielle pour éviter les effets à long terme sur la santé mentale.
Bien que la pandémie ait eu des conséquences graves et généralisées sur la santé mentale, notamment dans les premiers temps de la pandémie, marquée par la panique, l’incertitude et les quarantaines, la vaccination semble avoir apporté un certain soulagement, à la fois en réduisant la gravité des infections et en atténuant une partie du stress psychologique associé. Ces résultats attirent l’attention sur l’importance de continuer à s’attaquer à la crise de santé mentale qui en a résulté.
Sources:
Les changements de cortisol dus à la COVID-19 à long terme pourraient entraîner une résurgence des symptômes
Une étude souligne les bienfaits de la vaccination contre la COVID-19 sur la santé mentale
COVID-19 et maladies mentales chez les personnes vaccinées et non vaccinées