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Les animaux “hypertypes” sont victimes d’une sélection génétique extrême, visant à accentuer certaines caractéristiques esthétiques aux dépens de leur bien-être. Pour répondre à cette problématique, le Gouvernement wallon a adopté un arrêté visant à mieux encadrer la reproduction des chats et des chiens.
On parle d’un animal hypertypé lorsque certains traits distinctifs de la race sont accentués à l’extrême (face très plate, colonne vertébrale trop longue plis marqués, etc.), pour répondre à des critères esthétiques. Pourtant, cette sélection génétique peut être à l’origine d’inconfort, de douleurs, voire de souffrances et donc nuire au bien-être des animaux concernés.
Certaines de ces caractéristiques peuvent également être associées à des maladies génétiques, parfois mortelles. Ces animaux, et leur responsable, paient donc le prix fort, que ce soit en termes de bien-être animal ou financiers, en raison de la lourdeur des soins nécessaires.
La problématique des hypertypes et des maladies génétiques liées à certaines races de chats et de
chiens est étudiée depuis 2018 par le Conseil wallon du Bien-être des Animaux (CWBEA)*. C’est aussi une préoccupation croissante dans le domaine de l’élevage.
L’arrêté met en œuvre les recommandations du CWBEA. Concrètement, le texte prévoit :
- Une liste de races pour lesquelles un dépistage des affections héréditaires est nécessaire. En fonction des résultats, des combinaisons d’accouplement raisonnées peuvent être autorisées si elles permettent de respecter le bien-être des animaux. Dans le cas contraire, la reproduction est interdite.
- L’interdiction de reproduction pour des races de chats, comme le Scottish Fold (chat à petites oreilles – photo), le Munchkin (chat à courtes pattes) ou le Manx (chat sans queue).
- L’interdiction de la publicité et l’exposition d’animaux portant une affection héréditaire préjudiciable au bien-être animal.
Une campagne de sensibilisation sur ce phénomène a été lancée pour conscientiser le grand public à cette problématique.
*Instance où siègent des représentant.e.s du secteur vétérinaire, académique, de l’élevage d’animaux de compagnie et de la protection animale.